Dans le cadre de la rentrée académique 2023, la Haute École Robert Schuman a organisé un ciné-débat sur le thème de la santé mentale. Un événement destiné aux étudiants des sections éducateurs spécialisés, logopèdes, assistants sociaux et soins infirmiers responsable des soins généraux.
2019, une terrible épidémie se déclenche à l’autre bout du monde. Pourtant, en quelques semaines, ce virus appelée covid-19 trouve la porte d’entrée de l’Europe, et rapidement de la Belgique. Notre pays est plongé, comme l’ensemble de la population mondiale, dans une crise sans précédent.
Durant de longs mois, l’épidémie pousse les autorités à prendre des mesures fortes : l’enchaînement des confinements atteint gravement le moral de notre jeune génération. Cette situation de crise tend à mettre en exergue une santé mentale vacillante. Les jeunes sont en souffrance, se renferment sur eux-mêmes, sombrent petit à petit… Depuis, et ce malgré une sortie de crise, les constats à propos de la santé mentale et du bien-être des jeunes restent identiques.
À partir de ce constat, Pierre Schonbrodt se lance dans la réalisation d’un mini-documentaire « Tout va s’arranger… (ou pas) ». Ce film, d’une durée de 52 minutes, témoigne du mal-être d’une jeunesse en proie aux incertitudes, aux manques de liens sociaux et perspectives pour le futur. Dans les écoles, le décrochage scolaire croît rapidement, les techniques pour maintenir les cours à distance ne répondent pas aux besoins d’une jeunesse perdue et impuissante...
Dans ce contexte, la HERS a convié plus de plus 350 étudiant·es et leurs professeurs à assister à la projection du documentaire. Cette séance, qui s’est tenue le 28 septembre, a fait la part belle aux jeunes ainsi qu’aux professionnel·les de terrain. Ils ont évoqué une situation alarmante en Belgique, décrivant le mal-être profond de la jeunesse post-covid.
« Stratégie à long terme »
À l’issue de la projection, une jeune femme ayant traversé elle-même ces épreuves, a lancé le débat par un slam engagé ! Par la suite, le réalisateur Pierre Schonbrodt (représentant le centre d’action laïque de Bruxelles) et Véronique De Thier, responsable de la FAPEO (fédération des parents et associations de parents de l’enseignement officiel) ont lancé les discussions !
Au cours d’interventions poignantes et de riches prises de parole, les étudiant·es ont pu s’exprimer à l’instar de Léa (prénom d’emprunt) : « Le confinement a plongé mon petit frère dans un profond mal-être. Des années après, il ne parvient pas à raccrocher au monde scolaire... » Un témoignage choc.
La problématique reste délicate et les conséquences sont encore bien présentes et on aurait tort de les sous-estimer. « La crise covid a mis en exergue le mal-être de notre jeunesse. Il est important de mettre en place une stratégie à long terme pour la santé mentale des jeunes, et non de se contenter d'une stratégie réactionnelle comme lors de la crise covid », estime Véronique De Thier. Le débat autour de la santé mentale reste difficile mais il est capital de briser le silence.