Deux étudiants en 3e année de bachelier Educateur spécialisé, Lucie et Loïc, ont choisi de réaliser leur stage de fin d’études au Togo. À la mi-janvier, ils se sont envolés pour une expérience de quatre mois sur le continent africain. De quelle façon ont-ils vécu le “choc culturel” ? À quoi ressemble la journée type d’un étudiant en stage à l’étranger ? Lucie et Loïc nous partagent un petit bout de leur expérience au Togo.
Lucie Caron, stagiaire chez MAREM Togo
“J’effectue ce stage chez Marem Togo, une institution qui accueille des filles victimes d’abus sexuels, viols, traite transfrontalière ou qui sont des enfants travailleurs. L’institution accueille également des enfants habitant dans le marché se situant aux alentours du bâtiment. Il y avait d’autres étudiantes françaises présentes sur mon lieu de stage. Nous avons eu l’occasion de créer des liens toutes ensemble. Cela nous a permis de sortir aussi le week-end, de passer des soirées à se vider la tête toutes ensemble.
Mes journées sont souvent les mêmes. Je commence mes journées à 8h. Je démarre de la maison en moto vers 7h20 afin d’arriver à l’heure. Je finis à 17h. Ensuite, je rentre à la maison. Je fais à manger pour le souper et mon dîner du lendemain. Pour finir, je prends une petite douche puis au dodo pour être en forme pour le lendemain. Les week-ends sont occupés par de nombreux moments passés à la plage.
Mon ressenti vis-à-vis de ce voyage a évolué au fil du temps. En effet, ce voyage est tombé au bon moment pour moi. Je vivais une situation compliquée émotionnellement avant de partir. J’ai donc pris ce voyage comme un nouveau départ. Je me suis promise avant de partir de revenir encore plus forte à tous niveaux.
Avant de partir, beaucoup de personnes comme des professeurs ou d’anciennes élèves m’avaient dit que j’allais subir un choc culturel en arrivant ici. Normalement, cela allait être dur à vivre. Or, je n’ai pas du tout subi de choc de ce genre. Certes, il y a eu des choses qui m’ont un peu plus étonnée. J’ai surtout abordé la culture à travers la nourriture. Je voulais goûter à tout et ne pas avoir de regrets.
Ce voyage m’a permis d’acquérir plusieurs connaissances surtout concernant ma propre personne. À la base, je suis quelqu’un qui a du mal à être seule et encore plus à vivre seule. Ici, je dois vivre dans une maison avec quelqu’un que je connais très peu sans mes amis ni ma famille. Après avoir passé presque 3 mois ici, je peux enfin dire que je suis capable de passer des moments seule. J’appréhende même mon retour en Belgique. J’aime ce sentiment de solitude. Par exemple : j’aime aller faire les courses le soir. Il fait sombre, les routes sont illuminées par les lumières des différents magasins, le son vient de la musique et des gens qui parlent et je suis les cheveux au vent sur une moto en train de kiffer ce moment seule.
J’ai également eu la chance de visiter le nord du pays. J’ai eu l’occasion de voir une cascade et de rencontrer des lions et des éléphants. J’ai pu aussi dormir une nuit à la belle étoile au beau milieu de nulle part. C’était la plus belle expérience que j’ai pu vivre ici.”
Loïc Maelschalck, en stage au Centre Kekeli
“Actuellement en stage au Togo, je travaille dans une structure qui accueille des jeunes filles victimes d’abus sexuels. Mon rôle est d’accompagner ces enfants dans leur reconstruction, à travers des activités éducatives, ludiques et scolaires. Chaque matin, je donne cours à un petit groupe de filles âgées de 12 à 17 ans. Les après-midis sont souvent consacrés à des ateliers d’expression, d’écoute et de soutien émotionnel.
Dans le cadre de mon Travail de Fin d’Études, j’ai choisi de travailler avec des marionnettes comme outil pour aider les filles à exprimer leurs émotions. Cet outil, à la fois doux et symbolique, permet de créer une distance sécurisante tout en ouvrant des espaces de parole riches et touchants.
Je dois avouer que les débuts n’ont pas été simples. Le choc culturel a été plus fort que ce à quoi je m’attendais, et je me suis senti assez déstabilisé. Je ne me sentais pas vraiment à ma place, et j’ai eu du mal à trouver mes repères. Heureusement, les belles rencontres que j’ai faites ici, combinées au soutien de mes amis restés en Belgique avec qui je garde contact régulièrement, m’ont permis de dépasser ce moment difficile.
Aujourd’hui, je me sens beaucoup plus à l’aise. La vie quotidienne au Togo est une expérience humaine incroyable. J’ai découvert une culture chaleureuse, des paysages magnifiques, une cuisine locale pleine de saveurs et surtout, des personnes accueillantes et bienveillantes. J’ai appris à vivre à un autre rythme, à m’adapter à une réalité parfois très différente de la mienne, avec ses défis, mais aussi ses grandes richesses.
Les week-ends sont soit consacrés à la rédaction de mon rapport de stage ainsi que mon TFE, soit à des sorties et des découvertes, car il faut aussi savoir profiter pleinement de cette expérience unique. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de faire un voyage de trois jours dans le nord du pays. C’était une aventure inoubliable ! J’y ai vu des éléphants, des lions, des cascades impressionnantes, des paysages à couper le souffle et des monuments emblématiques. Ce voyage m’a permis de mieux comprendre la diversité du pays et de m’émerveiller face à la beauté de la nature togolaise.
Cette aventure m’amène à grandir personnellement et professionnellement, et je suis reconnaissant de pouvoir vivre une telle immersion.
Les témoignages de Lucie et Loïc te donnent des envies d’ailleurs ? Le service des relations internationales de la HERS se tient à ta disposition pour t’accompagner dans ton projet d’Erasmus.