En marge de la journée mondiale de l’autisme, programmée le 2 avril, la HERS et la Province de Luxembourg via son service Alter & Go organisent depuis onze années la « Semaine de l’autisme » qui vise à sensibiliser le plus grand nombre de personnes à l’autisme. Pour cette édition 2025, les sections Assistant social, Educateur spécialisé et Logopédie étaient concernées.
Dans un premier temps, les étudiants de trois départements de la HERS (social, pédagogique et santé) ont eu droit à différents ateliers avec des mises en situation. « C’est une façon de s’assurer que l’étudiant a une bonne compréhension du Trouble du Spectre Autistique (TSA). Nous avons mis en place des exercices de manière à comprendre la réalité de l’autisme. Par exemple un puzzle impossible à réaliser, c’est un moyen de vivre la frustration et la confusion que peut ressentir une personne autiste », explique Damien Rosière, coordinateur des services d’accompagnement Alter & Go.
Parallèlement à ces exercices, des notions théoriques sur la réalité de l’autisme ont été abordées. Pour clôturer cette activité, une conférence sur la « Prise en compte du stress chez les professionnels et aidants accompagnants de personnes ayant un TSA » a permis au public de découvrir une autre vision de cette problématique.
« Les autistes ont leur propre vision du monde, ce qui impacte leur entourage c’est-à-dire la famille mais aussi les soignants. Cette gestion du stress est importante dans l’optique de contribuer au bien-être des aidants et professionnels et par répercussion à celui des personnes autistes qu’ils accompagnent », avance Manon Loiseaux.
Et cette dernière de préciser d’entrée que « le stress et le burnout sont plus importants chez les professionnels qui accompagnent les personnes autistes par rapport à d’autres handicaps ». Un constat identique du côté des parents.

Le manque de réciprocité sociale et de comportements pro-sociaux constituent des freins dans la manière de communiquer des autistes. Une absence de communication verbale qui pose problème même si des outils existent. Pour cette psychologue, la notion de dysrégulation émotionnelle est primordiale. « Elle impacte négativement les compétences sociales des personnes autistes et est au cœur de leurs problèmes de comportement, indépendamment de de leur niveau d’intelligence. Cela s’explique par des troubles du comportement sous des formes variées. »

Pour faire face à ces complications, les professionnels doivent éviter les risques d’escalade. « Dans ce cas, le cerveau du résidant n’est pas disponible à la communication, il est inutile d’en rajouter une couche. Cette approche exige du professionnel des compétences de régulation de ses propres émotions. »
L’autre élément capital dans ce contexte est le lâcher prise ou « Mindfulness » (pleine conscience). Une pratique mentale qui consiste à porter son attention sur le moment présent à savoir observer ce qui se passe ici et maintenant sans jugement. Cette autorégulation de l’attention avec choix de cibler l’instant a permis d’améliorer la qualité de vie du résident autiste mais aussi de réduire ses comportements d’hétéro, auto-agression et d’opposition.
Au fil des expériences, cette approche entraîne des répercussions positives sur le vécu des parents d’enfants autistes, ils ont vu leur stress diminuer. Quant aux professionnels, ils ont constaté un progression dans leur bien être avec entre autres une réduction du burnout et de la fatigue émotionnelle.
