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Une étude d’envergure sur la professionnalisation des étudiants en soins infirmiers

La « professionnalisation des étudiants infirmiers » est au cœur d’une recherche menée conjointement par la HERS, via le CesiLux, l’Université de Sherbrooke au Québec et la HE Santé-Arc de Neuchâtel en Suisse. Afin d’assurer la réussite de ce travail, les différentes chercheuses ont pu compter sur un important soutien des institutions d’enseignement supérieur. En Fédération Wallonie-Bruxelles, la participation a été massive avec 100% des établissements d’enseignement qui ont accepté de participer. Au total, plus de 1.600 questionnaires ont été complétés.

Les objectifs de cette recherche, qui se déroulera sur trois ans (2025, 2026 et 2027), sont de :

  • documenter l’évolution de la professionnalisation et de l’estime de soi des étudiants aux différentes phases de leur parcours
  • explorer les liens entre les dimension de la professionnalisation et l’estime de soi
  • explorer l’influence des situations d’apprentissage professionnel sur la professionnalisation et l’estime de soi

Le terme « professionnalisation » fait référence à quatre dimensions : compétences (savoirs, savoir-faire, savoir-être…), identité (comment l’apprenant se voit comme futur professionnel), culture (les valeurs, les normes, les pratiques et symboles partagés dans la profession) et société (comment la profession est valorisée par la société et les autres professionnels).

Les premiers résultats généraux ont été dévoilés lors d’un webinaire animé par Marilou Bélisle, qui a notamment créé la grille de professionnalisation utilisée, et notre collègue Jacinthe Dancot.

Sans surprise, 81% des personnes ayant répondu à l’enquête sont de sexe féminin, la moyenne d’âge étant inférieure à 26 ans (25,7 ans). Notons encore que 91% des sondés suivent des études à temps plein et dans 86% des cas au sein d’une Haute Ecole. Enfin 71% des personnes interrogées ont choisi les soins infirmiers comme premier choix.

Parmi les premières observations, on constate que les étudiants présentent une perception plutôt élevée d’avoir développé les compétences attendues pour exercer la profession infirmièrede s’être approprié les normes et les valeurs qui caractérisent la culture professionnelle et de construire leur identité professionnelle. La valorisation de la profession, par contre, est plus faible et décroît durant la formation.

A propos de l’estime de soi, les résultats démontrent qu’elle est modérée et qu’elle progresse très légèrement entre le bloc 1 et le bloc 4 avec toutefois une légère chute en bloc 2. Un constat qui peut s’expliquer par la difficulté de la deuxième année du bachelier. Il s’agit d’une année charnière avec un taux d’échec et un nombre d’abandons élevés.    

Pour les compétences spécifiques du référentiel de la FWB, les étudiants déclarent qu’elles augmentent toutes durant la formation. Par contre, les aspects de gestion humaine, de gestion des ressources matérielles et administratives ainsi que le leadership disciplinaire sont des compétences les moins développées pour l’ensemble des blocs.  

La professionnalisation dépend aussi des expériences vécues; raison pour laquelle les participants ont été invités à évaluer la fréquence de divers dispositifs et leur contribution à leur professionnalisation. Les stages « classiques », l’entraînement d’habilités techniques et la résolution de problèmes issus de la pratique sont les modalités qui, d’après eux, contribuent le plus à la professionnalisation.

Si des défis subsistent, notamment en matière de gestion et de leadership, la dynamique globale est encourageante. La suite de cette recherche permettra d’établir des corrélations entre ces variables et d’observer leur évolution au fil du temps, de manière longitudinale. Les chercheuses espèrent qu’elle apportera des clés précieuses pour accompagner au mieux cette évolution.

 

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