Identifier un problème, imaginer, réaliser et partager, c’est en quelque sorte la devise des « Bâtisseurs de possibles ». Il s’agit d’une démarche de pédagogie active. Cette dernière permet d’accompagner des élèves dans un projet coopératif où ils ont un rôle central. Ce sont eux qui prennent l’initiative, ils en sont les principaux acteurs. Durant trois jours, les étudiants de Bloc 2 des sections 1, 2 et 3 du département pédagogique de Virton se sont familiarisés avec cette approche.
Sur base de son vécu, de son expérience ou de ses observations lors de ses stages, l’étudiant identifie un problème. « C’est très varié. Par exemple, on peut partir du constat que les filles et les garçons ne jouent jamais ensemble dans la cour de récréation, l’absence de collation chez certains enfants à 10h ou le fait que des parents ne viennent jamais à l’école », explique Séverine Libon.

Les étudiants vont alors choisir un problème et, en groupes, se questionner et mener l’enquête grâce à des recherches et la consultation de personnes-ressources. La problématique identifiée et précisée, ils sont amenés à trouver des solutions diverses, au départ parfois farfelues. « Concernant la relation parent-enseignant, nos étudiants ont ciblé différentes questions et ont réfléchi sur les actions à entreprendre et les pratiques à mettre en place. Si je suis confrontée à des parents qui ne veulent pas venir au sein de l’école, que puis-je proposer ? », note la coordinatrice de la section 2.
Les étudiants se retrouvent donc en situation de résolution de problèmes et participent au processus d’apprentissage. L’idée pertinente, durable et audacieuse finalement sélectionnée va être partagée par une production originale (saynète, maquette, stop motion, capsule vidéo…). « L’intérêt de ce projet est de découvrir une autre démarche pour aborder les savoirs. Pour la section S2, ils apprennent à gérer les problèmes de manière créative, grâce au design thinking. Des compétences transversales sont activées comme la créativité, la découverte de soi et de l’autre, l’esprit critique, la coopération, mais aussi des compétences disciplinaires comme les maths ou le français qui sont spécifiques. »
Si par le passé, la section S2 faisait office de précurseurs, les S1 et S3 se sont jointes à l’opération cette année. Et les retours des différents participants ont été positifs. « C’était très intéressant et très riche. Nous avons eu droit à des présentations originales. Un groupe a notamment choisi le thème de la violence, de nombreuses réflexions ont été menées sur la manière d’aménager la cour de récréation pour diminuer et contenir la violence mais aussi sur la façon de gérer et travailler les émotions avec les enfants. L’idée d’aménager la cours de l’école en zones faisait partie de la solution. » Un exemple parmi tant d’autres des solutions innovantes proposées.
